Symboles funéraires, abréviations, imageries de nos cimetières de A à B

Le symbolisme funéraire peut être révélateur de la personnalité du défunt ou des conditions de sa mort. La "lecture" du symbole peut déterminer la tranche d’âge lors du décès, le sexe, l’état civil, le métier, les options philosophiques et politiques... Toutefois, une mise en garde est nécessaire ; le symbole se lit mais n’est point une grammaire aux règles intangibles; les exceptions sont légion. De A à B.


L'acacia

Des francs maçons ont fait figurer une branche d'acacia sur leur sépulture en référence à la légende d'Hiram, l'architecte du temple de Jérusalem, assassiné par trois ouvriers du chantier. D'après la légende, ceux-ci avaient inhumé son corps sous un tertre, en plantant une branche d'acacia pour identifier le lieu précis. Par extension, la branche d'acacia évoque la mort indispensable pour passer à une nouvelle vie induite par l'initiation.

L'acanthe
La feuille découpée de l'acanthe singularise les chapiteaux de l'ordre corinthien. Elle est fort présente dans l'ornementation funéraire, en particulier sur les sépultures des architectes et des artistes au XIXe siècle.
Les piquants de la plante représenteraient les épreuves et les affres de la vie auxquels la mort met un terme.

L'agneau
Généralement, l'agneau sur les sépultures représente le Christ. Dans son évangile, Jean le décrit comme l'agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. La tête de l'animal est souvent cernée d'une auréole. Le plus souvent, il est représenté dans sa position au moment du sacrifice. Ainsi, l'agneau évoque la naissance et, en même temps, la mort prochaine. Il peut reposer sur le Livre lui-même soutenu par des nuages. La croix est, quelques fois, couchée sur le dos.

L'aigle
Voir Les Évangélistes

L'alliance
Voir Les mains unies.

L'alpha et l'oméga
L'alpha et l'oméga, la première et la dernière lettre de l'alphabet grec, évoquent le passage de la Bible par lequel Dieu aurait dit "Je suis l'alpha et l'Oméga de toute chose."
L'alpha est donc la naissance et l'oméga la mort. Les tenants de la Résurrection peuvent estimer que l'alpha succède à l'oméga; c'est, entre autres, pourquoi l'alpha et l'oméga sont aussi associés au Christ.

L'amphore
L'amphore est le récipient qui contenait les huiles essentielles. Sur la tombe, elle représente l'enveloppe corporelle comportant l'âme.

L'ancre, le cœur et la croix, les valeurs théologales
L'ancre est une des trois représentations des vertus théologales, avec le cœur et la croix; il symbolise l'espérance tandis que les autres figurent la charité et la foi.
Par ailleurs, l'ancre est souvent représentée sur la sépulture de marins ou de mariniers. Plusieurs représentations comporte la corde cassée qui peut être interprétée comme la représentation de la vie à laquelle la mort est venue mettre un terme.

L'ange
L'ange est le messager de Dieu, l'exécuteur de la volonté divine. Les bras étendus et les ailes déployées, l'ange peut prendre sous sa protection les personnes dont les identités sont gravées dans l'épitaphe. Il peut être représenté venant déposer une fleur sur la tombe, souvent la rose, signe d'amour ou laissant tomber des roses du ciel.
Les mains jointes, l'ange invite le passant à prier pour le repos de l'âme des défunts.
Pleurant ou alangui, l'ange exprime le chagrin lié à la disparition de l'être cher.
Généralement au sexe indéterminé, l'ange prendra les traits - visage et corps - d'un jeune homme ou d'une jeune fille selon la personne inhumée; il transfigure ainsi le défunt.
(Voir aussi L'angelot).
Des ailes d'ange peuvent entourer le sablier.
Avec la trompe, l'ange est annonciateur du Jugement dernier et de la Résurrection.
Sur des croix en fonte, plus particulièrement, ce sont des anges qui soutiennent la Vierge Marie au moment de l'assomption. Les anges peuvent évoquer l'accompagnement de l'âme au ciel.
L'ange peut également figurer saint Matthieu (voir Les Évangélistes).

L'angelot
L'angelot sera plus généralement représenté sur la tombe d'un nourrisson ou d'un enfant décédé en bas âge. Il transfigure le petit défunt.
La représentation peut se limiter à une tête doublement ailée.

L'arbre
Un arbre avec le texte "l'arbre de la Science, de la connaissance du Mal" sera représenté sur la tombe d'un adepte du culte antoiniste.
Voir l'arbre étêté et La croix.

L'arbre étêté
L'arbre est une représentation de la vie. Il est le lien entre la terre et le ciel, le registre de l'humain et le domaine de Dieu, des dieux. L'arbre peut constituer le lien entre l'homme et Dieu. Avec sa transformation liée aux saisons, l'arbre évoque la vie avec la naissance, la maturité et la mort.
Etêté, il représente la mort brusque de la jeune fille ou du jeune homme.
Voir aussi La croix.
Variante : un drap funéraire peut être déposé sur la souche.

L'arc de cercle
L'arc de cercle qui surmonte la stèle évoque souvent le ciel.

L'auréole
L'auréole entoure la tête du Christ, de Marie et de saints dans les représentations artistiques. Elle peut aussi orner leurs représentations symboliques : l'agneau, le phénix, l'aigle (Jean), le taureau (Luc), le jeune homme (Mathieu), le lion (Marc).

La balance
L'instrument de mesure peut être surmonté par un crâne, la balance évoque alors l'idée que la mort supprime les privilèges, les différences sociales...
Comme l'épée, la balance est l'attribut de la Justice sur la tombe du juge ; elle permet de peser les bonnes intentions par rapport aux mauvaises, avant de porter un jugement et de décider d'une sentence.
Beaucoup plus rarement, la balance peut évoquer le signe astrologique du défunt.

Le bâton d'Esculape
Le serpent s'enroulant le long d'un bâton est appelé bâton d'Esculape. Il singularise la tombe d'un médecin ou d'un pharmacien. Il est un attribut d'Asclépios, le dieu de la médecine en Grèce.
Afin de créer une distinction professionnelle, une coupe dans laquelle se désaltère le serpent, fut ajoutée pour les pharmaciens.

Le blason
Des blasons ornent des sépultures. Il peut s'agir du blason familial pour les nobles, de la commune pour les politiciens, suggérant par exemple les arrondissements électifs de tel représentant à la Chambre ou au Sénat.
Ils sont souvent traités avec la technique des guillochis.

Le blé
Le blé représente la vie; il suggère la mort lorsque la faux tenue ou non par un squelette, coupe la tige.
Les épis de blé peuvent représenter le corps du Christ. Dans ce cas, ils sont souvent le pendant des grappes de raisin : le sang du Fils de Dieu. Le Christ dit, dans la Bible : "Si vous ne manger ma chair et si vous ne buvez mon sang, vous n'aurez pas la vie éternelle." Le blé doit être coupé (suggestion de la mort) pour donner la farine avec laquelle l'homme pétrit le pain, la nourriture, le pain de la Vie, la Vie. Sur les tombes des agriculteurs, la gerbe ou les épis de blé peuvent accompagner les outils liés à l'exploitation de la terre.

Le bleu
Beaucoup de tombes anciennes - surtout - d'enfants sont peintes en bleu, en référence au ciel et au manteau de Marie, la mère du Fils de Dieu, invoquée pour le repos de l'âme des enfants. Elle était et reste l'intermédiaire préférée pour nombre de catholiques.

Les bornes
Les bornes et la chaîne qui les relie délimitent l'espace sacré de la sépulture et le sépare du domaine profane.
Les bornes et les chaînes peuvent être remplacées par un parapet, un grillage, une haie...

Le boulet rattaché à une chaîne
Voir La hache.

Le brûle-parfum
Au cours de l'histoire et selon les régions du monde, le brûle-parfum a été associé à la chambre funéraire. Par extension, le récipient a été assimilé à la mort.

 

Jacky Legge

 

        









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